Dieu est Amour

Dieu est Amour

Oraison


Méthodes d'Oraison de Saint Ignace de Loyola

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27/08/2021


Pratique de l'Oraison

 

« L’oraison est un échange d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec Dieu dont on se sent aimé ».

 

St Thérèse d'Avila

 

 

L'oraison est la prière la plus importante, qui se fait dans le silence.

 

Il peut être utile d’avoir un “coin prière” pour vivre ce rendez-vous.

 

Ce peut être très simple : une Bible ouverte, un crucifix, une bougie… Un petit espace qui nous aide à “passer” à autre chose.

 

Il faut choisir le temps que l’on va prendre et s’y tenir, pour ne pas être livré à notre ressenti (quand je crois que cela marche, je prolonge et dans l’aridité, je m’arrête).

 

Si possible que ce temps soit régulier et placé au même moment de la journée (si possible) de manière à devenir un habitude.

 

Corps, Coeur, Esprit

 

Entrer en oraison : 

 

 

  • Corps

 

Prendre le temps d’accueillir mon corps, de me poser. Trouver une position qui soit à la fois confortable pour que je n’aie pas à en changer toutes les deux minutes et en même temps qui me tienne éveillé. Mon corps, c’est moi, c’est ma capacité d’entrer en relation avec le cosmos, avec les autres, avec Dieu. La position de mon corps influence ma prière : je ne prie pas de la même manière si je suis assis, debout ou à genoux, si mes mains sont levées ou posées sur mes cuisses, … Accueillir mon corps pour qu’il m’aide à me recueillir, à me recentrer, à m’intérioriser. Être attentif à ma respiration peut être un bon moyen de m’apaiser et de m’intérioriser. « Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple de l’Esprit Saint » (I Co 16,19).

 

  • Cœur

 

Nous ne rencontrons pas quelqu’un qu’avec notre intelligence, mais avec notre cœur. Le cœur, centre de mon affectivité, centre de mes décisions, lieu de mon véritable engagement. Prendre le temps de descendre dans mon cœur pour découvrir ce qui l’habite. Cela nous amène à prier à partir de notre réel, du concret de notre vie et de notre être et non pas à partir d’une idée préétablie de la prière et de son contenu. Partir de ce qui habite mon cœur pour le présenter au Seigneur, avec souplesse sans m’y enfermer. Le cœur, c’est le lieu de l’exercice de ma liberté. Qu’est-ce que je veux vraiment ? Qu’est-ce que je décide de vivre en cet instant ? Qu’est-ce que je cherche ? Décider dans mon cœur, en partant de mon réel (parfois pour m’en saisir, parfois pour m’en détacher), de ce que je veux vivre avec le Seigneur dans cette rencontre d’amitié.

 

  • Esprit

 

Nous ne savons pas prier comme il faut, nous avons besoin de l’œuvre de l’Esprit en nous pour prier vraiment. La prière est l’œuvre conjointe de l’homme et de Dieu. Prendre le temps de demander le don de l’Esprit Saint ; être des mendiants de l’Esprit Saint…

 

 

Durer dans l’oraison   :

 

 

  • S’appuyer sur la Parole

 

Se rappeler que dans cette rencontre, je suis précédé par le Seigneur, par son amour, par sa Parole. Ma prière est comme une réponse à Dieu qui se dit en moi, en Jésus-Christ, Verbe Incarné. Cela nous permet de souligner le lien entre lecture de la Parole (Lectio Divina) et Oraison. Je peux faire oraison, en murmurant dans mon cœur le nom de Jésus pour le laisser m’envahir tout entier et parvenir par grâce au silence intérieur. Il est bon aussi de prendre le temps de méditer l’Écriture. Dans un premier temps, je lis un texte bref et je réfléchis sur ce texte en étant attentif aux paroles, aux gestes de Jésus. Je regarde le Christ Jésus dans sa sainte humanité. Dans un deuxième temps, je laisser résonner en mon cœur, en mon être les quelques mots qui m’ont touché, qui ont éveillé l’amour en mon cœur.

 

  • Partir de mon réel

 

Parfois le concret de mon existence me colle tellement à la peau, au cœur, qu’il envahit tout le champ de ma conscience. Il faut alors partir de là. Déposer devant le Seigneur cette situation qui nous envahit et chercher à la lui remettre en l’insérant dans le filet de la prière du Notre Père par exemple : Que ton Règne arrive… Oui qu’il arrive dans cette situation… Que ta Volonté soit faite… Oui qu’elle se réalise à travers cette situation… Pardonne-nous nos offenses… Pardonne-moi pour la part qui me revient dans cette situation ; pardonne tel ou tel comportement… Il faut persévérer dans cette remise de soi, et de ses situations entre les mains du Seigneur. Cela nous demande la conversion qui est une vraie œuvre spirituelle.

 

  • S’offrir simplement au Seigneur

 

Les jours où la Parole ne me rejoint pas, se mettre simplement aux pieds du Seigneur et s’offrir à lui ; se livrer consciemment à son regard créateur et s’abandonner entre ses mains. Croire, Espérer et Aimer de tout notre être. 

 

 

Sortir de l’oraison :

 

 

Lorsque le temps fixé pour cette rencontre d’amitié s’achève, nous nous tournons vers le Seigneur pour lui rendre grâce. Le remercier pour sa Présence, pour son œuvre créatrice en nous et dans le monde. Décider de me tourner vers l’autre : sourire à la première personne rencontrée, être attentif aux besoins de l’autre… Manifester ainsi que le fruit de la prière, de la rencontre avec le Seigneur rejaillit en amour, en service des frères et des sœurs en humanité.

 

 

Le combat de la prière :

 

 

  • Prendre le temps

 

Quelles sont les priorités que je me donne ? J’ai du temps pour ce que je choisis de faire. Mes choix concrets manifestent clairement les priorités qui sont les miennes.

 

  • Les distractions

 

Si c’est un petit papillon dans le ciel de mes pensées, je la laisse passer. L’inconvénient c’est que, souvent, nous allons à la chasse aux papillons. Nous entretenons les distractions. Nous nous laissons entraîner par elles. Reprendre alors la lecture de l’Écriture pour se recentrer. Ouvrir les yeux pour les poser sur la croix, sur la Bible, sur une icône pour me ramener au Seigneur. Murmurer consciemment le nom de Jésus. Apprendre à avoir des petits moyens pour ne pas laisser les distractions nous égarer. Cela suppose une « détermination déterminée » et une vigilance.

 

  • Les préoccupations

 

Si la distraction se tient dans l’esprit, la préoccupation habite notre cœur. Il nous faut alors “enrober” cette préoccupation dans la prière de Jésus pour que par sa grâce, cette préoccupation ne devienne plus obstacle à la prière, mais devienne elle-même prière. (Cf. Plus haut : Partir de mon réel).

 

  • L’ennui

 

Lorsque je m’ennuie, il est peut-être bon de m’interroger sur la manière dont je suis entré en oraison, sur les moyens que je prends pour être présent à Celui qui « prend ses délices avec les enfants des hommes » (Pr 8,31). Si, étant revenu aux trois clés d’entrée, ayant cherché à méditer un texte de l’Écriture, je demeure dans l’ennui… alors je choisis de m’ennuyer par amour du Seigneur ; et cela change tout. Je donne mon temps, je me donne au Seigneur et d’une manière totalement gratuite en posant un acte théologal de Foi, d’Espérance et d’Amour.

 

  • Les tentations

 

Arrêtant l’action, nous pouvons être confrontés aux pires pensées et aux pires tentations afin de nous “dégoûter” de faire oraison. C’est le moment de vivre le combat spirituel. Ne pas chercher à répondre à la tentation, en résistant par un acte opposé, mais faire un acte anagogique, en élevant notre cœur vers le Seigneur, « en espérant tout de sa miséricorde. » Se réfugier en Dieu, pour l’aimer et se laisser aimer par lui. Consentir à sa pauvreté, à sa misère, non pour s’en satisfaire mais pour la déposer dans le foyer brûlant d’amour du cœur de Dieu

 

  • Le consentement

 

Il arrive parfois que nous n’arrivions pas consentir à ce qui nous est demandé et pourtant nous sentons intuitivement que c’est le chemin sur lequel le Seigneur nous appelle et nous attend. Se rappeler que je ne suis jamais seul quand je prie. Le “oui” que je ne peux pas prononcer, je peux demander à Jésus, qui fut « oui à la volonté du Père » de venir le dire en moi. Je peux déposer mon cœur entre les mains de Jésus ou de Marie et leur demander de m’obtenir la grâce du consentement. Je peux aussi demander la prière des frères et des sœurs (avec discrétion sans forcément leur donner les tenants et les aboutissants de ma difficulté).

 

 

Quelques conseils de sainte Thérèse de Jésus :

 

« Que ceux qui ne trouveraient pas de maître pour leur enseigner l’oraison prennent pour maître ce glorieux saint [Joseph] » (V 6,8).

 

« Quelques fautes que vienne à commettre celui qui a entrepris de s’adonner à l’oraison, qu’il se garde bien de l’abandonner : avec elle, il aura les moyens de se corriger » (V 8,5).

 

« Voici quelle était ma manière d’oraison ? Ne pouvant discourir avec l’entendement, je cherchais à me représenter Jésus-Christ au-dedans de moi. Je me trouvais bien surtout de le considérer dans les circonstances où il a été le plus délaissé ; il me semblait que, seul et affligé, il serait, par sa détresse même, plus disposé à m’accueillir » (V 9,4).

 

« Dès le début, qu’on tâche de marcher avec allégresse et liberté. […] Qu’on ouvre également son âme à une grande confiance. Ne rétrécissons pas nos désirs, c’est d’une haute importance. Croyons fermement qu’avec le secours divin et des efforts, nous pourrons arriver peu à peu – ce ne sera pas en un instant – là où sont parvenus tant de saints aidés par la grâce. » (V 13,1-2).

 

« J’attends tout de la miséricorde de Dieu ; Personne, après l’avoir choisi pour ami, n’a été abandonné de lui. Selon moi, en effet, l’oraison mentale n’est pas autre chose qu’une amitié intime, un entretien fréquent, seul à seul, avec Celui dont nous nous savons aimés » (V 8,5).

 

 

(Source : carmel.asso.fr)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


01/03/2021